La stratégie 'INV 4x4' en détail

La stratégie 'INV 4x4' en détail

En vue de pouvoir mieux mesurer la performance d’une entreprise, nous avons modélisé notre méthode de valorisation et de sélection que nous appliquons depuis quelques années et nous avons baptisé cette stratégie:
INV 4 X 4.

Les entreprises cotées que nous suivons sont regroupées en piliers INV 4x4. Nous avons fixé quatre piliers. Si une action s’inscrit dans un ou plusieurs piliers, il faut ensuite la sonder sur base de quatre critères d’investissement. Si l’action répond à chacun des critères, nous lui attribuons alors le label INV4x4. Les actions au label INV4x4, porteuses de qualité exceptionnelle ne courent en effet pas les rues.

4 piliers

Actions 'value'
Les ac­tions qui s’échangent à un cours in­fé­rieur à leur ‘va­leur éco­no­mique réel­le’, mé­ritent une pre­mière at­ten­tion. Pour un hol­ding, on sera sur­tout at­ten­tif à sa sous-éva­lua­tion vis-à-vis de sa va­leur in­trin­sèque, la­quelle sera en­suite com­pa­rée à sa dé­cote his­to­rique. Si la dé­cote ac­tuelle dé­passe de loin la sous-éva­lua­tion his­to­rique moyenne et si le hol­ding en ques­tion re­cèle en­core un cer­tain po­ten­tiel de hausse, on le consi­dé­rera comme un can­di­dat à l’achat at­trayant.
Pour les en­tre­prises in­dus­trielles et com­mer­ciales d’autres pa­ra­mètres comme les fonds propres sont im­por­tants. 
En plus de la va­leur comp­table, nous vé­ri­fions d’autres élé­ments ‘va­lue’ comme la va­leur du pa­tri­moine im­mo­bi­lier de la so­ciété. Cet im­mo­bi­lier peut être com­paré à la va­leur bour­sière de l’ac­tion concer­née. Enfin, d’autres fac­teurs de va­leur sont im­por­tants comme le mon­tant de la tré­so­re­rie nette, ses par­ti­ci­pa­tions fi­nan­cières (co­tées), la va­leur des fi­liales,...
Actions 'value'
Dividende/rachat d’actions
Les ac­tions à ren­de­ment sur di­vi­dende élevé mé­ritent d’être re­prises dans une ca­té­go­rie à part. Du fait que leur di­vi­dende consti­tue une com­po­sante im­por­tante dans le re­turn glo­bal (hausse du cours + ren­de­ment di­vi­den­daire), ces ac­tions fluc­tuent bien moins. Elles ré­sistent donc mieux en pé­riodes bour­sières dif­fi­ciles. Par contre, en ten­dance haus­sière, elles se­ront plus à la traîne. L’in­ves­tis­seur qui croit plei­ne­ment dans une hausse bour­sière, re­jet­tera de pré­fé­rence ce type d’ac­tions. Mais dans un por­te­feuille di­ver­si­fié, elles au­ront leur place. Sû­re­ment pour l’in­ves­tis­seur qui re­cherche un peu de ‘quié­tu­de’.
Croissance durable
Les cours des ac­tions suivent à long terme l’évo­lu­tion bé­né­fi­ciaire des so­cié­tés sous-ja­centes. Il est à ce titre im­por­tant de dé­ni­cher des en­tre­prises of­frant des pers­pec­tives de crois­sance bé­né­fi­ciaire du­rable
Il faut bien sûr que cette crois­sance soit ren­table. Ces nou­velles vogues peuvent in­té­res­ser une en­tre­prise en par­ti­cu­lier (stock­pi­cking) ou l’en­semble du sec­teur. En 2011, nous avions ex­pli­ci­te­ment mis en avant les ac­tions pa­ra­pé­tro­lières. Il va de soi que des ac­tions aux pers­pec­tives de crois­sance du­rable peuvent sé­jour­ner re­la­ti­ve­ment plus long­temps en por­te­feuille, sauf si bien sûr leur va­lo­ri­sa­tion a déjà ex­plosé.
Croissance durable
Promesses & turnarounds
Ce pi­lier re­groupe des ac­tions pré­sen­tant un risque su­pé­rieur à la moyenne. Il convient dès lors de li­mi­ter les mon­tants in­ves­tis par ac­tion, mais aussi dans la to­ta­lité de ce pi­lier. Une en­tre­prise tur­na­round est une so­ciété qui émerge de l’eau après avoir connu une si­tua­tion pé­rilleuse. Si cette in­ver­sion po­si­tive se confirme, l’ac­tion offre alors un po­ten­tiel haus­sier su­pé­rieur à la moyenne. 
De belles pro­messes peuvent in­duire un grand po­ten­tiel haus­sier du cours, mais il faut en­core que le contexte le per­mette. Les grandes op­por­tu­ni­tés doivent au préa­lable se concré­ti­ser. A titre d’illus­tra­tion, voyez les va­leurs bio­tech­no­lo­giques. Leur cours sera pro­pulsé en cas de dé­ve­lop­pe­ment réussi pour un de leur mé­di­ca­ment. A l’in­verse le cours bais­sera à l’ex­trême si au­cune re­cherche n’abou­tit. De même les nou­velles tech­no­lo­gies peuvent créer beau­coup de va­leur ou pé­ri­cli­ter. Bien doser reste le mes­sage !

4 critères

Valorisation
Il s’agit de voir si une ac­tion est bon mar­ché ou non. Mais cher ou bon mar­ché sont des no­tions re­la­tives, de sorte que leur va­lo­ri­sa­tion mé­rite d’être re­ca­drée (no­tam­ment sur base du contexte conjonc­tu­rel) ainsi que com­paré avec ses pairs de sec­teur. Parmi les pa­ra­mètres de valorisa­tion les plus fré­quem­ment uti­li­sés, il y a le rap­port cours/bé­né­fice. Une me­sure que nous uti­li­sons sou­vent est le rap­port EV/EBITDA, où l’EV est l’en­tre­prise value ou va­leur d’en­tre­prise (= va­leur bour­sière + dettes nettes) et où l’EBITDA re­pré­sente l’ex­cé­dent d’ex­ploi­ta­tion. C’est un ratio im­por­tant car il tient compte de l’en­det­te­ment.
Valorisation
Bilan
La santé bi­lan­taire d’une en­tre­prise est es­sen­tielle pour es­ti­mer les risques. Sû­re­ment dans un contexte ma­croé­co­no­mique dif­fi­cile, une dette ex­ces­sive peut être des­truc­trice de va­leur. Des so­cié­tés à l’en­caisse im­por­tante peuvent au contraire sai­sir les op­por­tu­ni­tés qui se pré­sentent sur le mar­ché. Le taux d’en­det­te­ment est un cri­tère sou­vent uti­lisé pour me­su­rer la santé fi­nan­cière d’une so­ciété. Ce chiffre en soi ne dit tou­te­fois pas tou­jours tout. Cer­taines en­tre­prises/sec­teurs peuvent en vertu de cash-flows vi­sibles s’au­to­ri­ser une dette plus im­por­tante (Te­le­net).
Une autre me­sure in­té­res­sante est le rap­port entre le cash-flow et les dettes. Et aussi com­ment se pré­sente la struc­ture de sa dette. Comme vous voyez, jau­ger la santé fi­nan­cière d’une so­ciété n’est pas une si­né­cure, mais elle est vi­tale. Pour dé­cro­cher le label INV4x4, le bilan ne peut donc pas être en­ta­ché (po­ten­tiel­le­ment).
Perspectives
Une ac­tion a beau être bon mar­ché et saine, si les pers­pec­tives dé­çoivent, l’ac­tion ne vau­dra pas le dé­tour. Pour éva­luer cor­rec­te­ment ses pers­pec­tives, il convient d’avoir une connais­sance spé­ci­fique de l’en­tre­prise ou du sec­teur. Il fau­dra sur­tout re­gar­der de près l’évo­lu­tion des ses dé­bou­chés, l’évo­lu­tion des prix (offre et de­mande) et de son car­net de com­mandes, l’af­flux de contrats,…
Pour chaque en­tre­prise, ces cri­tères se­ront dif­fé­rents. Pour une so­ciété comme Nyrs­tar par exemple, l’évo­lu­tion du dol­lar (USD et AUD) im­porte de même que le cours du zinc, mais aussi de l’or et de l’ar­gent. Les com­men­taires des pairs sur l’évo­lu­tion du sec­teur sont tout aussi im­por­tants pour aider à es­ti­mer les pers­pec­tives.
Perspectives
Catalyseurs
In­ves­tir re­vient en fait à faire des choix. De là l’im­por­tance de vous orien­ter vers des ac­tions bé­né­fi­ciant de sti­mu­lants : des fac­teurs qui dans les se­maines/mois à venir peuvent his­ser l’ac­tion plus haut. Ces in­ci­ta­teurs peuvent être de toute na­ture. Le lan­ce­ment d’un plan de ra­chat d’ac­tions propres est en soi déjà un sti­mu­lant car il in­dique sou­vent la sous-va­lo­ri­sa­tion de l’ac­tion et il sou­tient la pres­sion ache­teuse pour le titre. Les fu­sions et ra­chats sont donc de puis­sants sti­mu­la­teurs, en­core faut-il que la chance soit du bon côté. Mais des fac­teurs comme (l’évo­lu­tion) du free-float et la struc­ture de l’ac­tion­na­riat peuvent fa­vo­ri­ser les chances de ra­chat. Il peut aussi y avoir des sti­mu­lants dans les nou­velles trans­mises par l’en­tre­prise (la pu­bli­ca­tion de chiffres im­por­tantes). L’in­té­gra­tion dans un in­dice, une scis­sion dé­ga­geant de la va­leur d’ac­tion­naire, une dis­tri­bu­tion de cou­pon,... comptent éga­le­ment.